UE. Union européenne : entre fermeté migratoire, bras de fer commercial et ambitions vertes en Afrique

L’Union européenne (UE) resserre les rangs. Alors que Bruxelles prépare une nouvelle stratégie en matière de visas à présenter avant la fin de l’année, les contours d’une politique plus ferme à l’égard des pays tiers se dessinent déjà, selon des informations révélées par Euractiv.
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Désormais, la délivrance de visas Schengen sera étroitement liée au niveau de coopération migratoire des États partenaires. La Commission européenne pourrait suspendre, voire annuler, les visas pour les ressortissants des pays dont les relations avec l’UE se « détériorent sensiblement ». En parallèle, Bruxelles envisage d’accorder des visas à entrées multiples de dix ans aux voyageurs dits « fiables » et de créer un mécanisme de révision accélérée des facilités de visa.
Cette stratégie s’inscrit dans une logique déjà amorcée : en septembre 2022, les États membres avaient décidé de suspendre totalement l’accord de facilitation des visas avec la Russie, une mesure symbolique du durcissement européen vis-à-vis de Moscou.
La Finlande impose des frais de scolarité aux étudiants non-européens
Dans le même esprit de réajustement migratoire, la Finlande prévoit d’introduire, à partir du 1er août 2026, des frais de scolarité pour les élèves issus de pays non membres de l’UE dans ses lycées et écoles techniques. Le ministère de l’Éducation précise que ces étudiants ne bénéficieront plus d’aucune subvention publique, à l’exception des résidents permanents de l’Espace économique européen et des étudiants d’échange.
L’Afrique du Sud, nouveau terrain d’investissement européen
Mais pendant que l’Europe durcit le ton à ses frontières, elle mise gros à l’international. L’Union européenne vient d’annoncer un investissement colossal de 11,5 milliards d’euros en Afrique du Sud dans le cadre de son programme Global Gateway.
Les fonds serviront à renforcer la transition énergétique, la numérisation, les infrastructures durables et la production pharmaceutique locale. Une part majeure — 8,7 milliards d’euros — sera constituée de financements mixtes, combinant capitaux publics et privés, afin de soutenir la transformation des minéraux critiques et la production d’hydrogène vert.
Cette initiative s’inscrit dans la rivalité stratégique entre Bruxelles et Pékin, le programme Global Gateway se voulant une alternative à la Nouvelle Route de la Soie chinoise.
Climat : pas d’exception pour les entreprises américaines
Sur le plan commercial, le climat reste électrique entre l’UE et les États-Unis. Bruxelles a refusé de faire la moindre concession aux entreprises américaines en matière de normes de transition écologique. « Nous ne négocions pas sur ces questions », a affirmé un haut responsable européen, cité par Politico.
Cette fermeté contraste avec les récents accords commerciaux : le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, ont scellé fin juillet un compromis douanier — Washington imposera des tarifs de 15 % sur 75 % des produits européens, tandis que l’UE s’est engagée à bannir totalement les importations d’énergie russe et à investir massivement dans l’économie américaine.
Entre bras de fer diplomatique, réorientation énergétique et stratégie migratoire resserrée, l’Union européenne affiche plus que jamais son ambition : celle d’une Europe pragmatique, dure en affaires, mais ouverte sur les enjeux mondiaux.
European Union: tougher visa rules, trade tensions with the US, and green ambitions in Africa
The European Union is tightening its external stance. Brussels is preparing a new visa strategy linking visa issuance to migration cooperation, with the power to suspend or revoke visas for countries with deteriorating relations.
At the same time, Finland plans to introduce tuition fees for non-EU students starting August 2026. Meanwhile, the EU is investing €11.5 billion in South Africa through the Global Gateway program — a clear move to counter China’s Belt and Road Initiative.
On climate policy, the EU has flatly rejected Washington’s request to exempt US companies from its green transition requirements. Despite a recent trade compromise, the bloc is holding firm on its climate “red lines.”
From migration control to green investment, the EU is shaping a more assertive global identity — one that mixes power, pragmatism, and principle.
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Ekanga Ekanga Fernand
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