AES. Pénurie à Bamako : Le JNIM étrangle la capitale malienne en coupant son cordon ombilical carburant

Les attaques de camions-citernes par les jihadistes plongent Bamako dans une crise sans précédent, un défi majeur pour la junte au pouvoir.
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La vie s'arrête là où l'essence se fait rare. À Bamako, les stations-service sont devenues le théâtre d'une lutte quotidienne pour la survie. Files d'attente interminables, tensions à fleur de peau et pompes asséchées : la capitale malienne étouffe, prise au piège d'un blocus carburant imposé par les combattants du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM). Une stratégie de asphyxie qui révèle la vulnérabilité extrême du pays et met à l'épreuve les promesses de la junte militaire.
Le siège est méthodique, impitoyable. Depuis septembre, le JNIM a officiellement déclaré la guerre à l'importation de carburant vers Bamako. Sur le terrain, la menace s'est matérialisée par une vague d'attaques éclairs contre les camions-citernes venant des pays voisins. Le bilan est lourd : l'Association des importateurs de pétrole du Mali rapporte que plus de 100 poids-lourds ont été réduits en cendres par les islamistes. Chaque torche qui s'élève dans la nuit est un coup de poing asséné à l'économie nationale.
Face à cette offensive, l'armée malienne tente de réagir. Elle a renforcé le contrôle des artères vitales du pays et mis en place un système d'escorte pour les convois risquant leur périple vers la capitale. Dans un récent communiqué, les forces armées ont même annoncé avoir "détruit des cachettes" de jihadistes responsables d'une attaque près de la frontière ivoirienne. Mais ces actions suffiront-elles à briser l'étau ?
Une économie au bord de l'infarctus
Pour les experts, la situation est extrêmement périlleuse. Le Mali, pays enclavé et non producteur de pétrole, dépend intégralement de ses voisins pour s'approvisionner. Chaque litre d'essence, de diesel ou de fioul arrive par la frontière occidentale, depuis les ports de Guinée, de Côte d'Ivoire, de Mauritanie et du Sénégal. Un cordon ombilical qui représente près de 2 millions de tonnes de carburant par an, et que le JNIM est parvenu à sectionner.
Ce blocus représente bien plus qu'une simple nuisance pour les automobilistes. C'est une menace existentielle pour la fragile économie locale. Le transport, le commerce, l'industrie... Tous les secteurs sont frappés de plein fouet. Cette crise du carburant sonne comme un rappel cruel de l'immense défi sécuritaire auquel fait face le régime, arrivé au pouvoir en 2021 avec la ferme promesse de rendre au Mali sa souveraineté et sa stabilité. Aujourd'hui, à Bamako, la première bataille se joue à la pompe à essence.
Fuel Crisis in Bamako: JNIM Jihadists Strangle Mali's Capital by Cutting Its Fuel Lifeline
Jihadist attacks on fuel tankers plunge Bamako into an unprecedented crisis, posing a major challenge for the ruling junta.
Life grinds to a halt where fuel becomes scarce. In Bamako, gas stations have become the stage for a daily struggle for survival. Endless queues, rising tensions, and dry pumps: the Malian capital is suffocating, trapped by a fuel blockade imposed by the Group for the Support of Islam and Muslims (JNIM). A strategy of asphyxiation that highlights the country's extreme vulnerability and tests the promises of the military junta.
The siege is methodical and ruthless. Since September, JNIM has officially declared war on fuel imports to Bamako. On the ground, the threat has materialized into a wave of swift attacks on tanker trucks coming from neighboring countries. The toll is heavy: the Malian Oil Importers Association reports that more than 100 trucks have been burned and destroyed by the jihadists. Every torch rising in the night is a blow to the national economy.
In response to this offensive, the Malian army is attempting to react. It has reinforced control over the country's vital arteries and implemented an escort system for convoys risking the journey to the capital. In a recent statement, the armed forces even announced they had "destroyed hideouts" of jihadists responsible for an attack near the Ivorian border. But will these actions be enough to break the stranglehold?
An Economy on the Brink of Collapse
For experts, the situation is extremely perilous. Mali, a landlocked country and non-oil producer, depends entirely on its neighbors for supplies. Every liter of petrol, diesel, or fuel oil arrives via the western border from the ports of Guinea, Ivory Coast, Mauritania, and Senegal. A vital lifeline representing nearly 2 million tons of fuel per year, which JNIM has managed to sever.
This blockade is much more than a mere inconvenience for motorists. It is an existential threat to the fragile local economy. Transport, commerce, industry... All sectors are hit hard. This fuel crisis is a stark reminder of the immense security challenge facing the regime, which came to power in 2021 with the firm promise of restoring Mali's sovereignty and stability. Today, in Bamako, the first battle is being fought at the gas pump.
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Moussa Nassourou
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