Cameroun - Agriculture. Extension titanesque à Kekem : Neo Industry veut tripler la transformation du cacao camerounais

Le ciel menaçant de Kekem n’a pas gâché la ferveur. Ce vendredi 5 août, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, accompagné d’une forte délégation parmi laquelle le secrétaire général du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, a foulé le sol de Fondjomoko, dans la région de l’Ouest. Objectif : toucher du doigt l’avancée du chantier d’extension de l’usine de transformation de cacao de Neo Industry, fleuron camerounais de l’agro-industrie.
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Sous l’œil attentif de Samuel Boog, directeur industriel, la délégation a découvert l’immense structure métallique qui prend déjà forme à une quinzaine de mètres du sol. Le futur complexe s’annonce comme une véritable cathédrale industrielle, appelée à changer le visage de la filière cacao au Cameroun.
Une montée en puissance spectaculaire
Le projet d’extension prévoit un doublement des lignes de nettoyage, de torréfaction et de broyage. Les presses hydrauliques passeront de deux à quatre, tandis que les lignes de conditionnement grimperont à six contre quatre actuellement. L’usine va également s’équiper d’une chambre froide, d’une ligne de raffinage, d’un champ solaire et d’une chaudière biomasse.
À terme, Neo Industry ambitionne de faire passer sa capacité de transformation de 32 000 tonnes à 80 000 tonnes de fèves broyées par an. De quoi faire du broyeur camerounais le leader incontesté d’Afrique subsaharienne. La gamme de produits sera étoffée : beurre de cacao, masse de cacao, poudre de cacao, tourteaux, et bien d’autres innovations.
Impact économique et social
La fin des travaux est prévue pour décembre 2025, avec une inauguration projetée au premier semestre 2026. Le chantier et la future exploitation devraient générer 700 emplois supplémentaires, en plus des 279 déjà actifs sur le site.
Mais le défi demeure colossal : il faudra trouver la matière première. « Je le dis à l’adresse des planteurs, il faudra courir pour trouver la fève. Il faudra trouver ces 80 000 tonnes », a insisté le ministre du Commerce. En effet, malgré une production nationale dépassant les 300 000 tonnes en 2024, seuls 100 000 tonnes ont été transformées localement. Neo Industry, avec ses futures capacités, couvrira à lui seul près de 80 % de cette transformation.
Une avancée qui cadre parfaitement avec l’objectif fixé par le gouvernement : porter la transformation locale à 40-50 % de la production nationale, soit environ 150 000 tonnes.
Un modèle camerounais d’intégration
Fondée en 2015 par l’homme d’affaires Emmanuel Neossi, Neo Industry est opérationnelle depuis 2019, après un investissement colossal de 54 milliards de FCFA, dont 1 milliard de soutien de l’État. L’usine s’approvisionne déjà dans plusieurs bassins de production à travers le pays (Bafia, Ntui, Mbalmayo, Ebolowa, Obala, Bafang, Mbanga, Yaoundé, Yokadouma).
En parallèle, dans une démarche de responsabilité sociale, l’entreprise prend en charge la formation de 100 enfants de planteurs dans ses installations, notamment issus de Mbalmayo et Sa’a.
« Cette extension va transformer de fond en comble l’industrie cacaoyère du Cameroun », s’est réjoui Luc Magloire Mbarga Atangana. Une promesse forte qui, si elle se concrétise, fera de Kekem une capitale sous-régionale du cacao transformé.
Neo Industry’s Mega Expansion in Kekem: Cameroon Poised to Lead Cocoa Processing in Sub-Saharan Africa
The grey skies over Kekem did not overshadow the excitement. On Friday, August 5, Cameroon’s Minister of Trade, Luc Magloire Mbarga Atangana, alongside senior officials, visited Fondjomoko to assess the progress of Neo Industry’s ambitious cocoa processing plant expansion.
The project aims to boost processing capacity from 32,000 to 80,000 tons per year, positioning Cameroon as a sub-Saharan leader. With new roasting, grinding, and conditioning lines, as well as cold storage, solar fields, and biomass boilers, the expansion promises not only higher volumes but also improved product quality — cocoa butter, liquor, powder, and more.
Slated for completion in December 2025 and inauguration in 2026, the project is expected to create 700 jobs. However, the main challenge remains sourcing raw beans. With Cameroon producing over 300,000 tons annually but transforming only 100,000 locally, Neo Industry’s new capacity could account for 80% of current local processing.
Backed by an initial investment of 54 billion FCFA, Neo Industry, founded in 2015 by businessman Emmanuel Neossi, already employs 279 workers and sources beans across the country. Its expansion marks a bold step toward the government’s goal of processing 40-50% of national cocoa output.
“This extension will transform Cameroon’s cocoa industry from the ground up,” declared Minister Mbarga Atangana.
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Mouahna Divine
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