Présidentielle 2025. Arrestations politiques au Cameroun: le MDI dévoile les dessous d’un complot de pouvoir
Le climat politique camerounais continue de s’envenimer après la présidentielle 2025. Dans un communiqué de presse rendu public ce mardi 28 octobre à Yaoundé, le Mouvement pour la Démocratie et l’Interdépendance (MDI), membre de l’Union pour le Changement, dénonce avec fermeté l’enlèvement et la détention qualifiés d’« arbitraires » de son leader, Djeukam Tchameni, ainsi que de ses alliés politiques Anicet Ekane et Florence Tchitcho.
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Les faits remontent au vendredi 24 octobre. Selon le MDI, des hommes encagoulés et armés, identifiés comme appartenant au Bataillon d’Intervention Rapide (BIR), ont simultanément procédé à l’interpellation à Douala de Djeukam Tchameni et d’Anicet Ekane, Président du MANIDEM. Dans le même temps, la militante Florence Tchitcho était enlevée et conduite vers un lieu de détention jusqu’ici inconnu. Les deux leaders masculins, eux, seraient actuellement retenus au Secrétariat d'État à la Défense (SED), à Yaoundé.
Le MDI affirme disposer d’informations recoupées établissant que ces arrestations ont un mobile strictement politique. Tout serait parti de pressions exercées par des émissaires de Paul Biya visant à négocier une entrée du MDI et de ses alliés dans un gouvernement d’union nationale, moyennant des postes ministériels. Une proposition catégoriquement rejetée par les intéressés.
Selon le communiqué, une rencontre confidentielle aurait été proposée par Peter William Mandio, député du RDPC, puis relayée par Mvondo Ayolo, haut responsable au Cabinet civil de la Présidence. Informé de cette manœuvre, Djeukam Tchameni aurait consulté ses partenaires Issa Tchiroma Bakary et Anicet Ekane. Les trois hommes auraient alors refusé toute entente contraire à la « vérité des urnes ».
La riposte du pouvoir ne se serait pas fait attendre. Le MDI parle d’accusations fabriquées de toutes pièces autour d’une prétendue insurrection et d’un complot contre l’État, ouvrant la voie à une procédure devant le Tribunal militaire.
« Une dérive autoritaire dangereuse », alerte le parti, qui dénonce une instrumentalisation de la justice et une criminalisation du débat politique. Les chefs d’accusation portés contre Tchameni incluent notamment atteinte à la patrie et incitation à l’insurrection.
Le mouvement exige la libération immédiate et sans condition des trois militants, une clarification sur le lieu de détention de Florence Tchitcho, ainsi que l’ouverture d’une enquête internationale indépendante.
Face à ces méthodes d’intimidation, le MDI appelle à la vigilance de toutes les forces démocratiques et de la communauté internationale, réaffirmant son engagement pour la paix et la souveraineté populaire.
Political crackdown in Cameroon: MDI reveals motives behind arrests of opposition figures
The political atmosphere in Cameroon has further deteriorated. In a statement issued on Tuesday, October 28, the Movement for Democracy and Interdependence (MDI) denounced what it calls the abduction and arbitrary detention of its leader Djeukam Tchameni, as well as opposition figures Anicet Ekane and Florence Tchitcho.
The party claims the arrests were ordered after the three rejected secret negotiations proposed by envoys of incumbent president Paul Biya, offering ministerial positions in exchange for accepting a political deal following the contested 2025 presidential election.
Tchameni and Ekane are currently held at the State Secretariat for Defence (SED) in Yaoundé, while Tchitcho remains in an undisclosed location.
The MDI warns of a growing authoritarian drift and demands their immediate release along with an independent international investigation.
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Didier Cebas K.
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