Présidentielle 2025. Crise post-électorale au Cameroun: Le Pr Owona Mfegue alerte sur la répression – « On ne tue pas une mouche avec un marteau »

cameroun24.net Mardi le 28 Octobre 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Alors que le pays est secoué par des violences post-électorales, l'éminente juriste camerounaise rappelle avec force le principe cardinal de proportionnalité en droit, un message perçu comme un avertissement à l'adresse des forces de l'ordre.

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La tension est palpable dans plusieurs villes du Cameroun. Depuis l'annonce contestée de la réélection de Paul Biya, des émeutes ont éclaté, suivies d'une répression jugée souvent brutale par les observateurs des droits de l'homme. Dans ce climat de forte polarisation, la voix du Professeur Félicité Owona Mfegue s'élève, portant un message de raison et de droit qui résonne comme un coup de tonnerre.

S'exprimant avec l'autorité qui est la sienne, la professeure a usé d'une métaphore frappante pour résumer l'impératif de mesure qui doit guider l'action de l'État : « On ne tue pas une mouche avec un marteau! Au pire, on la flatte avec du MIEL. » Cette image, simple mais percutante, vise directement le cœur du débat sur le maintien de l'ordre.

Le principe de proportionnalité, rempart contre la barbarie

Le Pr Owona Mfegue ne s'arrête pas à la formule. Elle en appelle au fondement même du droit international et de toute société civilisée : le principe de proportionnalité. « La proportionnalité demeure un principe cardinal du droit international. Elle impose que les moyens employés soient toujours mesurés au regard de l’objectif poursuivi », a-t-elle rappelé.

Un principe qui, selon elle, s'applique sans exception : « au recours à la force publique pour maintenir l’ordre, à la légitime défense d’un État, ou encore à la détermination d’une peine en droit pénal ». Dans le contexte camerounais, ce rappel à la loi est une interpellation directe. Il questionne la réponse apportée aux manifestations, suggérant que la force employée pourrait être disproportionnée par rapport à la menace.

Rétablir l'ordre sans perdre la mesure

Le message de la juriste est sans équivoque : la quête de la stabilité ne peut justifier l'emploi d'une violence excessive. « Rétablir l’ordre ne doit jamais signifier perdre la mesure », assène-t-elle. Pour le Pr Owona Mfegue, la légitimité de l'État ne réside pas seulement dans sa capacité à imposer son autorité, mais dans la manière dont il l'exerce.

« L’équilibre entre nécessité et humanité reste le socle du droit — et, au fond, de toute société civilisée », conclut-elle. Cette phrase sonne comme un plaidoyer pour l'apaisement et un rappel à l'éthique républicaine. Dans un pays où le dialogue politique semble rompu, la voix de la raison juridique tente de se faire entendre, appelant à ce que la force ne triomphe pas du droit, mais le serve avec mesure et humanité.
 


Cameroon: Prof Owona Mfegue Warns Against Repression – "You Don't Kill a Fly With a Sledgehammer"

As the country is rocked by post-election violence, the eminent Cameroonian jurist forcefully reiterates the cardinal principle of proportionality in law, a message perceived as a warning to security forces.

Tension is palpable in several cities across Cameroon. Since the contested announcement of Paul Biya's re-election, riots have erupted, followed by a crackdown often deemed brutal by human rights observers. In this highly polarized climate, the voice of Professor Félicité Owona Mfegue rises, delivering a message of reason and law that resonates like a thunderclap.

Speaking with her signature authority, the professor used a striking metaphor to summarize the imperative of measured state action: "You don't kill a fly with a sledgehammer! At worst, you coax it with honey." This simple yet powerful image strikes directly at the heart of the debate on maintaining public order.

The Principle of Proportionality, a Bulwark Against Barbarity

Prof. Owona Mfegue goes beyond the catchy phrase. She invokes the very foundation of international law and any civilized society: the principle of proportionality. "Proportionality remains a cardinal principle of international law. It requires that the means used are always measured in light of the objective pursued," she recalled.

A principle that, according to her, applies without exception: "to the use of public force to maintain order, to the legitimate defense of a State, or even to the determination of a sentence in criminal law." In the Cameroonian context, this legal reminder is a direct challenge. It questions the response to protests, suggesting that the force used may be disproportionate to the threat.

Restoring Order Without Losing Measure

The jurist's message is unequivocal: the quest for stability cannot justify the use of excessive violence. "Restoring order must never mean losing measure," she asserts. For Prof. Owona Mfegue, the legitimacy of the State lies not only in its ability to impose its authority but in the manner in which it exercises it.

"The balance between necessity and humanity remains the foundation of the law—and, fundamentally, of any civilized society," she concludes. This sentence resonates as a plea for appeasement and a reminder of republican ethics. In a country where political dialogue seems broken, the voice of legal reason is trying to be heard, calling for force not to triumph over law, but to serve it with measure and humanity.
 

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Silognhia Edwige (Stagiaire)

 

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