Présidentielle 2025. Cameroun 2025 : Le rôle historique de Kamto, l'équation du Grand Nord et le spectre de Ndam Njoya

cameroun24.net Jeudi le 11 Septembre 2025 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Une tribune percutante de Benjamin Zebaze analyse les rapports de force dans l'opposition et lance un appel clair à Maurice Kamto : jouer les arbitres suprêmes entre Bello Bouba et Issa Tchiroma sous peine de lourdes conséquences politiques.

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 Alors que la course à la présidentielle camerounaise s’intensifie dans le camp de l’opposition, une voix, celle de Benjamin Zebaze, s’élève pour trancher le débat avec un réalisme froid et une lecture géopolitique interne implacable. Le message est sans équivoque : l’heure n’est plus aux états d’âme mais à la realpolitik la plus crude.

Le postulat de départ est simple. Sans Maurice Kamto dans la course, seules deux figures disposent de l’assise populaire et de la « machine » nécessaire pour défier sérieusement le système RDPC : Bello Bouba Maigari de l'UNDP et Issa Tchiroma Bakary. Le premier, forte d'une implantation historique et massive dans le Grand Nord. Le second, plébiscité dans l'électorat kamtiste et le Sud, mais peinant à percer au Nord.

« Chacun a ses atouts et ses faiblesses », analyse Zebaze. Le problème ? Une « vieille rivalité et une légitime ambition personnelle » qui les empêchent de s’accorder. Dans cette impasse, un seul homme aurait l’autorité morale et politique pour forcer le destin : Maurice Kamto.

Le rôle dévolu à Kamto : Ultimatum et arbitrage

Zebaze esquisse la manœuvre : Kamto doit convoquer les deux prétendants, leur fixer un délai impératif pour trouver un accord et brandir la menace ultime : son retrait définitif de toute démarche de recherche d'un candidat unique en cas d'échec. Une stratégie de pression maximale.

Cet appel s’adresse à ceux qui croient encore à une chance, « même infime », de battre le régime à son propre jeu. Il balaye d’un revers de main les critiques anticipées des « réseaux sociaux », qu’il juge déconnectés des réalités du terrain, notamment celles des régions du Nord, plus solidaires, déterminées et mieux équipées en cartes d’électeur.

L'avertissement historique : le cas emblématique du Noun

L’argument le plus percutant avancé par le chroniqueur est historique. Il rappelle l’affaire des sénatoriales dans le Noun, où une alliance contre-nature de l'ensemble de la classe politique bamiléké avait « empêché, après une alchimie indigne, l'UDC de Ndam Njoya d'obtenir les places de sénateurs qui lui tendaient les bras ».

Un précédent lourd de sens. « Les Bamouns ne sont pas amnésiques et de surcroît pas imbéciles », assène-t-il. Recommencer une telle manœuvre d'exclusion, cette fois-ci envers le Grand Nord, aurait, selon lui, des répercussions désastreuses et durables sur la cohésion nationale et l’image des « Sudistes », impactant négativement les futures élections locales.

« Politik na Njangui » : Assumez vos choix et leurs conséquences

La conclusion de Zebaze est sans appel. Elle se résume par la formule du Premier ministre Achidi Achu : « Politik na Njangui » (La politique, c'est les conséquences). Dans un Cameroun où le fait communautaire a été exacerbé par 43 ans de biyaïsme, chaque acte est scruté à cette aune.

L’appel est donc lancé : les supporters de Kamto doivent, « même avec le nez bouché », apporter leur soutien au candidat qui émergera du Nord. Pour sa part, l’auteur, bien ayant une préférence pour Tchiroma, reconnaît la force de terrain et la machine « dangereuse » de Bello Bouba.

Le message est clair : la balle est dans le camp de Maurice Kamto. Son inaction pourrait avoir un prix bien plus élevé qu'une simple défaite électorale : celui de creuser un peu plus le fossé des fractures camerounaises.
 


Cameroon 2025: The Historic Role of Kamto, the Grand North Equation, and the Ghost of Ndam Njoya

As the race for the Cameroonian presidency intensifies within the opposition camp, a voice, that of Benjamin Zebaze, rises to cut through the debate with cold realism and implacable internal geopolitical reading. The message is unequivocal: the time for hesitation is over, replaced by the most crude realpolitik.

The starting premise is simple. Without Maurice Kamto in the race, only two figures have the popular base and the necessary "machine" to seriously challenge the CPDM system: Bello Bouba Maigari of the UNDP and Issa Tchiroma Bakary. The former, with a historical and massive foothold in the Grand North. The latter, popular with the Kamtist electorate in the South, but struggling to break through in the North.

"Each has their strengths and weaknesses," analyzes Zebaze. The problem? An "old rivalry and legitimate personal ambition" that prevents them from agreeing. In this deadlock, only one man would have the moral and political authority to force destiny: Maurice Kamto.

The Role Assigned to Kamto: Ultimatum and Arbitration

Zebaze outlines the maneuver: Kamto must summon the two contenders, give them an absolute deadline to reach an agreement, and wield the ultimate threat: his permanent withdrawal from any efforts to find a single candidate in case of failure. A strategy of maximum pressure.

This call is addressed to those who still believe in a chance, "however slim," of beating the regime at its own game. It brushes aside anticipated criticisms from "social media," deemed disconnected from on-the-ground realities, particularly in the Northern regions, described as more united, determined, and better equipped with voter cards.

The Historical Warning: The emblematic case of Noun

The most striking argument put forward by the columnist is historical. He recalls the case of the senatorial elections in Noun, where an unnatural alliance of the entire Bamiléké political class "prevented, after an unworthy alchemy, Ndam Njoya's UDC from obtaining the senator seats that were within its reach."

A weighty precedent. "The Bamouns are not amnesic and moreover are not fools," he states. Repeating such an exclusion maneuver, this time against the Grand North, would, according to him, have disastrous and lasting repercussions on national cohesion and the image of "Southerners," negatively impacting future local elections.

"Politik na Njangui": Assume your choices and their consequences

Zebaze's conclusion is final. It is summed up by Prime Minister Achidi Achu's formula: "Politik na Njangui" (Politics has consequences). In a Cameroon where the community factor has been exacerbated by 43 years of Biya's rule, every act is scrutinized through this lens.

The call is therefore made: Kamto's supporters must, "even holding their nose," support the candidate who emerges from the North. For his part, the author, while preferring Tchiroma, acknowledges the strength on the ground and the "dangerous" machine of Bello Bouba.

The message is clear: the ball is in Maurice Kamto's court. His inaction could have a price much higher than a simple electoral defeat: that of widening the gap of Cameroonian fractures.

 

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Benjamin Zebaze avec Cameroun24.net

 

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